Mouhcine Rahaoui est né en 1990 à Jerada au Maroc. Il vit et travaille à Marrakech.

Diplômé de l’école des Beaux-Arts de Tétouan en 2017, le travail de Mouhcine Rahaoui explore l’expérience et l’histoire des mineurs de la région Orientale, et plus particulièrement de sa ville natale Jerada. Il propose une immersion dans les méandres de sa mémoire et dans son rapport à la réalité crue d’une ville où la seule façon de subsister reste d’emprunter le ‘chemin du lapin’, se confrontant à la probabilité de ne pas en ressortir. Selon une légende urbaine, ce serait à travers la rencontre avec un lapin noir couvert de charbon qu’un garde forestier belge serait tombé sur un gisement de charbon à la fin des années 20. Suite à cela les premières exploitations minières ont fait leur apparition dans la ville de Jerada.

Mouhcine Rahaoui questionne l’absurdité de la vie dans son caractère déraisonnable et injuste. Ainsi, dans la mine se confirme la fragilité de l’homme face à l’imprévisibilité de la montagne qui le nourrit et parfois l’engloutit. Mouhcine Rahaoui conte l’histoire de ces expéditions dangereuses et clandestines menées pour extraire le charbon qui fait vivre et doucement consume. Mouhcine Rahaoui se demande pourquoi là-bas, à Jérada, le travail mène à la mort plutôt qu’à la vie.

À travers une série de reproductions, d’installations et ready made, cataloguage d’outils du mineur, lampes torche, casques, gants, cordes, dans une dominance de noir, Mouhcine Rahaoui nous infiltre dans l’esthétique du travailleur et nous informe, par un geste viscéral, sur son sort, scellé par la mine comme une destinée immuable.