Seydou Keïta - Sans titre, 1953-1957. Tirage posthume noir et blanc, argentique sur papier cartoline, 280g contrecollé sur aluminium, 1mm, encadré sous Plexiglas, 122 x 162 cm, Edition de 5 + 2 EA


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Seydou Keïta (2022)

« Quiconque n’a pas été pris en photo par Seydou Keïta n’a pas de photo », déclare t-on à Bamako dans les années 1950. 

Cette citation illustre la réputation grandissante du photographe autodidacte, que tout destinait à devenir menuisier et qui arrive à la photographie par hasard. À ses débuts, il bénéficie des conseils de Pierre Garnier, gérant du Photo Hall Soudanais, qui lui apprend à développer ses photographies et le fournit en matériel. Plus tard, le jeune artiste fait également la connaissance de Mountaga Dembélé, un pionnier de la photographie malienne et instituteur pour l’administration coloniale, qui lui prodigue lui aussi de précieux conseils techniques. De retour d’un voyage au Sénégal, son oncle lui offre un petit appareil Kodak Brownie Flash, avec lequel Seydou Keïta capture d’abord sa famille et ses amis, puis les passants dans la rue. En 1948, il décide de fonder son propre studio et s’installe sur la parcelle familiale derrière la prison centrale, dans le quartier de Bamako-Coura (Nouveau-Bamako). Seydou Keïta se spécialise alors dans le portrait de commande, individuel ou en groupe, qu’il réalise essentiellement à la chambre, en noir et blanc. Grâce à la qualité de ses tirages et à la grande sophistication de ses portraits, il devient dès ses débuts un photographe prisé.

« Le Tout-Bamako venait se faire photographier chez moi : des fonctionnaires, des commerçants, des politiciens » aimait-il à raconter. Il voit en effet se presser dans son studio une clientèle très diverse, d’abord malienne mais qui s’élargit rapidement aux pays voisins, le Sénégal, la Guinée ou encore la Côte d’Ivoire.