Barbara Asei Dantoni (2023)
Barbara Asei Dantoni a une mère camerounaise et un père italien. Française de naissance, elle vit avec cette triple appartenance une belle histoire d’amour.
Chez elle, la force du féminin sacré, son lien à la Nature profonde, génère une énergie vitale capable de tout relier. Les identités multiples. La terre et le ciel. Les ancêtres et l’avenir. Cette magie s’opère en couleurs, sous les formes symboliques de la féminité, de l’africanité, des références culturelles entièrement réinterprétées, allégées, poussées à leur expression la plus dense et simplifiée.
Ors et cuirs de l’Italie. Signes et indigos des tissus Bamiléké. Elle tisse ces éléments pour leur donner une puissance harmonique nouvelle. Celle de la joie assumée des mélanges, qui ne sont pas des renoncements. Barbara Asei Dantoni a été présentée l’an passé à l’AKAA Paris en solo show par la Galerie Cécile Dufay : l’engouement des collectionneurs et du public ne mentait pas. Elle apporte une tonalité nouvelle au métissage général de la société : la joie des commencements. Prendre le meilleur, construire le plus beau, jouer avec tout sans pathos, parce que toutes les origines et les cultures sont également admirables. Et parce qu’une identité multiple est le lot général de l’humanité, une construction de chaque jour avec les legs du passé. Nous venons tous de si loin.
Cécile Dufay choisit de présenter une «Traversée de papier» avec comme artistes, Barbara Asei Dantoni, Dalila Aloui et Laïla Bourebrab. Ces papiers si follement importants, attendus, espérés, revendiqués, conspués. Ces traversées, pleines d’espérances, d’angoisses, de renouveau, de drames souvent ; de libération parfois. Ces passages qui paraissent une montagne, et qui séparent les hommes d’une nouvelle vie, frontière trop concrète et si factice, de l’épaisseur d’une feuille de papier.